Cyrille Bonneau débute la musique en fanfare… Ses parents ne sont pas musiciens et l’école de musique la plus proche est une école de fanfares… Lui qui n’est pas compétiteur pour les activités sportives mais voulait faire de la guitare ou du piano commence finalement par le saxophone.
. A l’occasion de vacances à Concarneau, il entend un duo faisant la manche avec bombarde et cornemuse.
C’est un flash : on lui achète une bombarde, mais sur Blois où il réside à l’époque, peu d’écoles ou de musiciens l’enseignent. Seule possibilité : l’amicale des bretons du Loire et Cher… Avec deux « anciens», il apprend et joue dans toutes les fêtes avec l’amicale, entrainant ses parents : l’un donne des cours de danse bretonne, l’autre réalise et brode les costumes traditionnels, de Plougastel aux autres contrées bretonnes. A l’arrivée d’un jeune brestois joueur de cornemuse dans l’amicale, Cyrille apprend vite le whistle puis la cornemuse écossaise et intègre à 14 ans le pipe band de Pont l’Abbé avec lequel il tournera en France plusieurs étés successifs.
A 18 ans, Cyrille Bonneau déménage sur Tours pour des études en lettre moderne. Il est déjà reconnu musicalement comme enseignant de cornemuse des rencontres et master class de l’école Bodadeg Ar Sonerien (BAS) – assemblée nationale de sonneurs – et fait partie des membres du jury du Festival de Lorient sur les concours de bagadou. Il enseigne la technique de la cornemuse au Conservatoire Amzer Nevez de Ploemeur dans le Morbihan durant des stages. Sur Tours, il monte également son propre bagad, constitué jusqu’à 25 musiciens et qui fera la 1re partie de Alan Stivell.
Avec son ami Loïc Chavigny au chant traditionnel, il crée en 1996 le groupe WIG A WAG, sur ses compositions et instruments à vents bretons (bombardes, cornemuse écossaise, whistles, saxophone bois).
Même s’il arrive qu’après 20 jours et 18 dates de tournée en dormant dans les camions , il entende à la fin, au retour sur Tours une fois les comptes réalisés de la caisse commune «tu me dois 200 balles», il croise de nombreux artistes au statut d’intermittent du spectacle. Il prend conscience que l’on peut «vivre de faire de la musique».
Signé en 1999 chez Sony grâce à la rencontre du sonorisateur du groupe Ar Re Yaouank et producteur du groupe Tayfa , le premier album de Wig A Wag marque le début d’une reconnaissance nationale, tant humaine et professionnelle. Salué par les presses et radios nationales, le groupe devient une représentation inévitable des musiques bretonnes actuelles et tourne jusqu’à 120 dates par an… Cyrille Bonneau se plonge alors dans la pratique du duduk arménien et d’autres musiques méditerranéennes ou balkaniques. En 2003, le groupe reprend les rênes en autoproduction et sort 3 albums distribués par Coop Breizh.
Lui qui voulait être poète, Cyrille Bonneau se voit décrit par les journalistes comme un «peintre des notes» et élargit sa palette sonore.
Ces expériences et tournées remarquées donnent confiance au jeune homme de 24 ans pour les suites possibles d’une carrière et collaborations artistiques. Il se retrouve fièrement par la suite sur scènes avec les plus grands instrumentistes du style, de ses propres mentors: des musiciens qui lui ont servi de guides ou de modèles. Sa personnalité de jeu et ses capacités d’improvisation ont fait qu’il a été appelé «pour ce qu’il était».
Les années 2005-2006 marquent un tournant. Denez Prigent , chanteur breton reconnu, l’appelle pour le rôle de bombarde avec en vue la St Patrick au Stade de France. Futur jeune papa, il ‘n’intègrera l’équipe que quelques mois plus tard : direction Pékin avec l’exportation du Festival des Transmusicales de Rennes en Chine. L’histoire de scènes avec Denez Prigent perdure à ce jour et Cyrille compose une grande partie des mélodies instrumentales du répertoire du chanteur.
Quelques mois plus tard, le groupe Manau voit son joueur de cornemuse en titre partir et contacte Cyrille. Même si le groupe est davantage pop que musiques traditionnelles, Cyrille tente l’expérience et jouera sur scènes avec eux jusqu’à la fin du projet quelques années plus tard.
En 2006, Cécile Corbel , harpiste auteur – compositrice – interprète, le sollicite pour l’enregistrement de son album. Depuis, Cyrille enregistre sur tous ses albums et créations de musiques de films cinématographiques ou d’animation.
En 2014, les réseaux des musiques médiévales et de musiques traditionnelles s’entremêlent. La Compagnie Les Monts Rieurs basée dans le Var, créateurs de spectacles de rue, cherche un musicien pour ses tournées. Cyrille se lance, et reprend goût aux ambiances de tournées comme à ses premières heures : une tribu et des valeurs simples de partage, d’énergie déployée à monter des spectacles en – dehors de tout confort scénique ou logistique, et souvent en peu de temps. «Le confort tue la créativité» dit-on. Cyrille Bonneau l’a compris et alterne aujourd’hui les grandes scènes nationales et internationales avec les rues et ruelles des villes et campagnes au grée des événements médiévaux hauts en couleurs. Il passe ainsi sans détour, au surlendemain d’un Zénith, à un spectacle de rue parfois dans le froid et en contact direct avec un autre public dans la rue.
Une nouvelle drogue pleine d’humanité qui le conduit aujourd’hui à créer avec TRYBU et les A cordés un nouveau répertoire et harmoniques pour un nouveau projet de scènes musicales. L’occasion pour, ensemble, s’exprimer, débloquer ou assumer pour chacun des membres, et d’«ouvrir des vannes » de créativité et personnalités pour cette nouvelle famille bienveillante.